Les caractéristiques du réservoir aquifère
Il est essentiellement constitué, de haut en bas, par les couches de craie des étages Sénonien et Turonien supérieur (âge Crétacé supérieur), épaisses de plusieurs dizaines de mètres et reposant sur les marnes peu perméables du Turonien moyen et inférieur (« Dièves ») qui en forment le mur (voir profils géologiques et logs litho-stratigraphiques). Dans le cas présent, l’ensemble des couches est incliné vers le nord-ouest.
- Détail de l’échelle stratigraphique concernant le Crétacé
- Source : BRGM
En zone d’affleurement, le toit du réservoir correspond à sa surface d’érosion, laquelle est presque toujours masquée par une couverture quaternaire, limoneuse ou alluvionnaire. Sous recouvrement tertiaire, ce toit est représenté par la dernière couche de craie (la plus récente) directement recouverte, en concordance stratigraphique, par des formations argilo-sableuses imperméables, sans avoir subi aucune érosion.
Sa nature lithologique de calcaire sédimentaire, assez tendre et relativement soluble à l’eau, confère à la craie les caractéristiques d’un bon aquifère , à la fois poreux et perméable en « petit » (interstitiel) et « en grand » (fissuré).
Là où la nappe est libre (craie affleurante) l’épaisseur de sa zone non saturée va de quelques mètres (moins de 20 mètres), en fond de vallées (principalement celle de l’Escaut) à plusieurs dizaines de mètres (une quarantaine). A l’inverse, l’épaisseur moyenne de la nappe proprement-dite (épaisseur de craie « mouillée »), elle, varie en sens contraire, passant de moins d’une vingtaine de mètres, sous les plateaux, à une cinquantaine de mètres sous la vallée principale.
- Localisation des points avec logs de synthèse et des coupes géologiques caractéristiques de la MESO 1010
- Source : BRGM
- Coupe géologique schématique 1154 N-S de Rumilly à Blécourt
- Source : BRGM
- Coupe géologique schématique 1440 S.E.-N.W./S.W.-N.E. passant par Audencourt, Boussières, Rieux et Avesne-le-Sec
- Source : BRGM
Les paramètres hydrodynamiques
Les valeurs de transmissivité du réservoir varient en moyenne entre 10E-3 à 10E-4 m2/s au fond des vallées humides principales et 10E-5 à 10E-6 m2/s à l’aplomb des vallées sèches et des plateaux.
L’alimentation et les exutoires du réservoir
La recharge naturelle de l’aquifère crayeux est principalement assurée par l’infiltration d’une partie des précipitations efficaces (celle qui échappe au ruissellement) qui ont lieu de novembre à avril et dont les quantités sont de l’ordre de 150 mm/an, et, dans une moindre mesure, par le déversement (sources plus ou moins diffuses et drainance descendante) d’une partie de la nappe sus-jacente du Thanétien (Sables d’Ostricourt des buttes témoins) située à l’intérieur des bassins versants.
A ce type de recharge s’ajoutent, dans le cas présent, d’autres apports, d’origine artificielle ceux-là, issus des pertes des cours d’eau en position « perchée », notamment du Canal de St-Quentin et de celui de l’Escaut, aux abords des principaux champs captants du secteur (drainance descendante induite).
En ce qui concerne les exutoires du réservoir, on distingue également des sorties naturelles (sources de débordement et de déversement dans les cours d’eau drainants et les zones humides) et des sorties artificielles (via tous les captages en exploitation).
L’exploitation de la ressource
La ressource renouvelable totale moyenne a été estimée à environ 152 250 000 m3/an, selon la répartition suivante, par sous-système aquifère concerné :
- 87 000 000 m3/an pour le Hainaut-Ouest
- 62 250 000 m3/an pour le Hainaut-Est
Pour l’année 2007, les prélèvements en eau souterraine dans ces mêmes secteurs ont été évalués à 22 616 063 m3, soit environ 15 % du renouvellement moyen de la ressource. Ils étaient répartis sur un total de 200 captages, utilisés comme suit :
- 20 178 877 m3 pour 120 captages d’AEP (89 % des prélèvements)
- 1 825 701 m3 pour 30 forages industriels (8,1 %)
- 498 139 m3 pour 48 forages agricoles (2,2 %)
- 113 346 m3 pour 2 ouvrages divers (0,5 %)