Plusieurs rapports de modélisation ont pu être consultés à la bibliothèque de l’Agence de l’Eau Artois Picardie à Douai, mettant en lumière les éléments suivants :
- Hormis le modèle Craie/Carbonifère, les modèles ont été construits pour répondre à une problématique locale (gestion d’un champ captant, problème de pollution d’un captage, remontée de nappe…) et leur emprise est limitée au secteur étudié ou au bassin versant concerné. Les conditions aux limites nécessitent donc d’imposer des potentiels hydrauliques fixes ou des limites à flux nul arbitraires ;
- Les modèles plus anciens sont monocouches, tandis que les plus récents, à partir des années 1980 sont multicouches, surtout pour représenter les échanges avec les aquifères surmontant la craie : les alluvions et les sables Landéniens, et plus rarement avec le Cénomanien sous-jacent ;
- Les relations nappe-rivière ne sont pas explicitement simulées, sauf pour deux modèles récents (champ captant de Verchin et Nord-Est de Valenciennes, utilisant la fonctionnalité idoine de Modflow) ; dans la plupart des modèles les rivières sont considérées comme des lignes de potentiel imposé ;
- Que ce soit en régime transitoire ou en régime permanent, la plupart des modélisations considèrent une infiltration constante. Pour Verchin et Valenciennes, un bilan hydrologique faisant intervenir la RFU est utilisé pour le régime transitoire (Formule de Thornthwaite pour Verchin). Le modèle de l’Artois et du Cambrésis de 1979 utilise un modèle global à réservoirs pour simuler l’infiltration ;
- Le calage des modèles est réalisé en deux étapes : en régime permanent tout d’abord sur la base d’une carte piézométrique ou de quelques mesures synchrones, suivi d’un calage en régime transitoire qui s’étend de quelques mois à une dizaine d’années ;
- Le modèle de la nappe de la craie sous Lille souligne le rôle non négligeable de l’infiltration liée aux pertes des réseaux d’eau en zone urbaine (11 l/s/km2, à replacer toutefois dans le contexte de 1974), ainsi qu’un débit de fuite vers la Belgique de l’ordre de 25 l/s.
Ces modèles, généralement de bonne facture, cependant ils ont été conçus pour répondre à une problématique locale et ne permettent pas de répondre à la problématique de gestion de l’Aire des territoires qui concourent à l’Alimentation Métropolitaine.
C’est pourquoi une modélisation hydrodynamique a été réalisée dans le cadre de la mise en place de l’outil de gestion des ressources en eau de l’Aire d’Alimentation de la Métropole lilloise.